samedi 17 septembre 2022

Immigration en campagne : une fausse bonne idée

La mobilité est un vrai souci en campagne, quand il faut travailler ailleurs, se soigner ailleurs. Haplincourt (Pas-de-Calais), petit village de 200 habitants au sud d'Arras, avait accueilli en 2017 un couple de Syriens, Badiah et Jamal, avec leur petite fille dans le logement équipé communal. Depuis, Jamal a trouvé un poste de menuisier près d'Arras. Il a passé son permis français entre temps, mais sa famille restera en ville, où ils se sont créés une nouvelle vie. Pas question de retourner à Haplincourt.

Michel Flahaut, le maire d'Haplincourt, voit bien les limites de la proposition du président Macron de répartir les étrangers accueillis sur le territoire, notamment dans les "espaces ruraux ” : "Le permis en milieu rural, ça fait partie de l'intégration. C'est obligatoire. Il faudra que monsieur Macron y pense dans son projet s'il veut ramener des gens dans les villages où il n'y a pas de travail et pas de commerces". Quel sens y aurait-il à forcer des populations migrantes – en besoin d’intégration (notamment par le travail) - à s’installer dans des territoires que les Français quittent faute de travail et de perspectives ? 

Revitaliser les zones rurales est nécessaire. Mais pas en version moderne de l’histoire des 2 150 enfants réunionnais deplacés  par Michel Debré, alors député de La Réunion, dans le but de repeupler les départements métropolitains victimes de l’exode rural. 

Décider en haut lieu du lieu de vie des migrants revient à  mépriser ces nouveaux français (s’ils sont irréguliers ils doivent retourner chez eux) ainsi que les habitants de ces villages. 

Rappelons-nous Calais,  l'horreur absolue pour des riverains qui sont au bout du rouleau depuis des années.  
Rappelons-nous aussi l’histoire de la Yougoslavie voulue par Tito, ignorant volontairement les différences culturelles et sociétales qui ont fait exploser ce pays…

Il faut baser ce projet sur l’union des citoyens qui ont la France à cœur, la liberté d’entreprendre et de vivre libres et ensemble.

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